Le jeu projette les légendes nordiques dans un monde sombre d'inspiration futuriste et post-apocalyptique : guns, dieux technologiques, bestiaire cybernétique. Les joueurs y incarnent des héros appelés par leur Fylgja, leur destin, dans des aventures mêlant divinités et créatures mythologiques.
Ludique et immersif, le jeu privilégie les thématiques de la survie, de l'exploration et du secret.

26 févr. 2013

Les mémoires de Holger

Bonjour à toutes et tous,

Le kit de recrutement a atteint les 50 000 signes. Je le partagerai sur le mois de Mars pour lancer les premiers tests.
De son côté le livre du monde attend patiemment sont heure avec 170 000 signes en désordre au compteur (il faudra que je réorganise, réécrive tout le livre une fois la matière accumulée)


Je vous livre plus bas, les mémoires du vieux Holger qui vous font vivre par ses yeux le cataclysme qui a frappé le Mitgard il y a vingt cycles.

Bonne lecture !



C’était jour de chasse. Je revois encore mes deux frères se préparer. Derrière eux, la lumière filtrait entre les tôles depuis l’intérieur de notre maison et illuminait le métal de leur gilet d’éclats intenses et fugaces. Thurden affûtait sa lame alors que Lothar vérifiait les chargeurs de son pistolet Muspel. Thurden s’avança vers moi, jetant sur moi son ombre de colosse, sans rien dire il ajusta mon plastron, les sangles de mes épaules, puis leva mes coudes pour faire de même avec les attaches latérales. Dans la pénombre, les tatouages verts de ses bras tranchaient sur le blanc de sa peau, j’observais les runes courir sur ses avant-bras musculeux, s’insinuer sous les bandes de cuir de ses coudes, gagner ses biceps, ses épaules et disparaitre sous son gilet pare-balle pour rejaillirent sur son cou. Je devinais à peine les motifs sous les tresses blanches de sa barbe. Il me fixait sans rien dire, les yeux emplis d’un étrange mélange de tendresse et de dureté. « Gaffe à toi. Tu restes entre nous et tu fais ce qu’on dit. Abattre un Warg s’est autre chose que mettre KO Thunk ou n’importe lequel de tes stupides copains ». J’étais particulièrement fier d’eux. Troisième de la fratrie, et à l’aube de devenir adulte, j’essayais de marcher dans leurs pas. Ils étaient respectés dans le clan et les légendes de la cité disaient qu’ils avaient été taillés dans la roche des Monts-Boucliers… Car ce n’est pas nouveau, les récits merveilleux qu’on raconte dans les bars. Mais mes frères étaient des Norses, faits de chair et de sang. Ce jour-là le prouva.

C’est Thurden qui les vit le premier. Nous nous étions arrêtés dans les Monts Hurlants. Assis à l’ombre d’un promontoire, nous détendions nos membres. Autour de nous, la vallée était noyée du voile azur caractéristique de l’heure matinale. Zephyr était basse sur l’horizon et irradiait son éclat bleu à travers la poussière portée par le vent. Très vite, Thurden avait pointé son doigt vers les cieux. Suivant son geste, j’aperçus les boules de feu qui transperçaient les nuages. J’étais fasciné, plus curieux que paniqué. Si j’avais su.
C’étaient les flammes de Surt qui dévoraient le ciel en y laissant des terrifiantes cicatrices de fumées noires. L’une d’elle, une masse colossale noyée d’une aura de feu, se détacha en notre direction. Elle frappa la vallée. Je pourrais tenter de vous décrire l’horrible choc, le sentiment d’impuissance puis le désespoir, mais vous ne comprendriez pas. Ceux qui étaient là savent. Les autres ne peuvent pas. Et non… vous n’auriez pas aimé être là.
La masse incandescente s’est plantée dans le sol. Je suis sûr qu’il s’est écoulé une demi-seconde de stase, ni vent, ni bruit, ni mouvement. Comme si NorsenGärd s’interrogeait sur les évènements. Et alors, le chaos explosa. La lumière me perça les yeux. Une chaleur, digne d’un brasier, me lécha la peau puis un souffle ardent me jeta en arrière. Les monts furent secoués comme un jouet par un enfant alors que le vacarme d’un millier de grenades nous clouait au sol. Je perdis connaissance. Lothar perdit la vie, broyé sous la roche. Et, malheureusement pour lui, Thurden est mort plus tard.
A mon réveil, je découvrais un ciel couvert, zébrés de larges rubans de fumées noires. Des gaz sombres tourbillonnaient sur eux-mêmes alors que la chaleur continuait à dévorer l’air. J’ai ensuite vu la vallée. Elle était morte et plongée dans la pénombre. En son centre se dressait un titanesque massif aux formes géométriques. Ça vous dit quelques chose, hein ? Je parle de ce qu’on appelle maintenant la Montagne de fer. Sauf qu’à cet instant, elle était rougeoyante et constellée de flammes. L’air ondulait alentour. Les dunes en anneaux sont aussi nées du choc. Car la vallée de mon enfance était faite de doux reliefs. Rien à voir avec les vagues dessinées par les dunes calcinées. La première fois j’ai pensé à une marre dans lequel on avait jeté une caisse de métal. Ça me donnait envie de vomir… mais comme tout le reste, on s’y fait.</ br> Thurden m’apprit la mort de Lothar. J’étais sous le choc mais je ne réalisais pas. Perdu, je voulais retourner au village, mais mon frère voulait s’approcher. Avant que nous ayons pu nous mettre d’accord, la bête s’est jetée sur nous. C’était une monstruosité faite de pointes de métal, de dents et de griffes. Thurden l’a affronté vaillamment. Moi, pris de terreur, je suis resté en retrait, m’enfonçant dans un petit tunnel. Le combat n’est plus très clair dans mes souvenirs. La peur peut-être… La vieillesse sûrement. La créature s’est détournée de la dépouille de mon frère pour me fixer de ses yeux morts. Le fusil de Thurden n’était qu’à quelques pas, mais j’étais paralysé. La bête m’a fixé un bon moment. Je crois qu’elle s’apprêtait à bondir et je ne me serais pas défendu. Soudain, un formidable guerrier sauta à son côté. Dans son bond, il l’avait déchirée en deux d’un foudroyant coup de hache. La chose morte s’écroula au sol, encore secouée de spasmes et libérant des vagues d’énergies. Le guerrier était magistral. Je suis sûr que c’était un Aesir, un des fils d’Odin. Il ne m’a pas vu je crois. Ou je ne représentais pas d’intérêt. Il est parti avant que j’ai pu lui parler. Pourquoi me sauver ? Quel était ce monstre ? Qui avait déchainé ces boules de feu ? Ces questions m’ont longtemps dévoré. Elles m’ont mené dans des périples difficiles et des aventures extraordinaires. J’ai exploré les Braises de Surt, rencontré le peuple Svartal, j’ai combattu les loups d’Ymir au côté du clan Osbern et je suis même entré dans le royaume de JötunHeim. J’ai consacré ma vie à cette quête. Je n’ai jamais trouvé mes réponses. Aujourd’hui je n’ai plus rien à sacrifier. Je suis las et j’attends de rejoindre mes frères. En attendant, j’observe, avec un peu d’amertume, les aventuriers plein de fougue qui partent pour les désolations afin de leur arracher leurs secrets.

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